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On vous invite avec impatience au congrès Together-We-Resist à Bâle. L’idée, c’est de se retrouver du 11 au 14 septembre 2025 pour échanger sur nos expériences, apprendre les un.e.s des autres, trouver des moyens d’être encore plus solidaires et débattre de nos idées. Faut qu’on mette en place des réseaux pour le futur, qui dépassent les frontières et résistent aux différends ! 

Partout dans le monde, la répression augmente contre les personnes qui luttent. Surtout si la lutte se fait contre le capitalisme, le colonialisme et le patriarcat. Les mouvements queer-/fém sont particulièrement touchés, car ils remettent constamment en question les normes et les lois qui nous tiennent tout.e.s prisonnier.e.s.

Lutter de manière queer-/fém, c’est aussi lutter contre les frontières et le nationalisme

On ressent de plus en plus le durcissement des frontières. Les politiques publiques mettent le focus sur des identités nationales qui s’opposent à quelque chose d’étranger, à l’Autre. Pour maintenir cette identité, l’État protège et défend le territoire auquel elle est liée. Cela conduit à des contrôles aux frontières de plus en plus stricts, à des pratiques quotidiennes de profilage racial et à une attaque claire contre tout ce qui remet en cause la tradition nationale, coloniale et patriarcale.

C’est pour ça qu’il est nécessaire de tisser des liens au-delà des frontières. Quand le régime frontalier se renforce, nous on défonce les murs !

Le capitalisme nous isole

Il nous pousse vers la solitude, la compétition et le surmenage. Car solo, nous sommes bien plus exploitables. Notre force de travail et de réflexion devient une marchandise que les entreprises et les États peuvent exploiter le plus efficacement possible. Et pour ne pas sombrer, on nous incite à consommer toujours plus. Pour chaque besoin, il faut dépenser de l’argent, afin que quelqu’un.e d’autre puisse en tirer profit. Mais seul.e.s, et dans uniquement notre intérêt. On va jusqu’à nous faire croire que nous sommes responsables de notre bonheur ou de notre malheur.

Non ! C’est un mensonge. On s’oppose aux solutions simplistes que le capitalisme nous propose et on veut clairement abolir ce système.

La répression est partout

Il y a évidemment différentes formes de répression. Les lois, par exemple. Les États les instaurent pour restreindre notre liberté et contrôler nos vies. Ils définissent ce qui est autorisé et ce qui est interdit, et nous punissent lorsqu’on n’est pas d’accord. Ces lois incarnent cet aspect : ce qui est interdit, c’est ce que les dominants considèrent comme mauvais, peu importe ce que d’autres en pensent. On n’a pas le droit de décider librement de ce qui concerne notre propre corps, celleux qui ne peuvent ou ne veulent pas vendre leur force de travail sont exclu.e.s, et notre carte d’identité détermine qui on doit être et comment peut et ne peut pas se déplacer.

Une autre forme significative de répression, c’est l’appareil punitif que les États utilisent pour nous intimider. La police peut fouiller nos chambres et nous emprisonner. Nos appels sont écoutés, on est photographié·e·s en secret. On doit payer des amendes, effectuer des travaux forcés, risquer ou subir l’expulsion si on respecte pas les lois. Cette violence psychique et physique nous contraint à ne ne pas sourciller, à rester bien sagement à nos places, à ne rien tenter que l’État puisse désapprouver.

Et puis, il faut parler de la répression de la société dans laquelle on vit. Quand on nous insulte ou nous agresse parce que notre apparence dérange. Quand on subit des violences sexuelles, dans la rue ou dans nos chambres. Quand des personnes pensent avoir le droit de décider à notre place, de contrôler nos corps. Quand on est rabaissé.e.s parce qu’on a pas un rond, méprisé.e.s parce qu’on nous trouve sales ou dégoûtant.e.s.

Cette violence nous force à nous confronter, à lutter. On peut pas se contenter de vivre comme ça. Y’a trop de conséquences psycho-émotionnelles. On s’isole et on se retrouve solo face à nos peurs, notre colère, notre tristesse. L’impuissance nous paralyse et nous épuise, surtout si on y ajoute les amendes et peines de prison. On se retrouve vite à ne faire que réagir aux attaques de l’État et de la société. Et pourtant, on préfererait faire des trucs qui nous passionnent, rendre nos utopies réelles…

Mais la résistance aussi !

La réponse à tout ça n’est pas individuelle. Elle vient du collectif. Car les problèmes sont structurels. Si on se soutient et qu’on reste proche, c’est plus dur de nous transformer en marchandise. Aucune frontière ne détruira ça. Plus nos relations et nos réseaux seront forts, plus on pourra lutter contre la répression !

Mais le monde change vite, c’est une raison de plus d’échanger sur nos stratégies de résistance et capter comment apprendre de nos échecs et contradictions. Personne n’est libre tant que nous ne le sommes pas tou.te.s. 

Notre slogan en tant qu’orga : „Together-We-Resist“. C’est finalement pour se rapprocher un peu plus de notre vision d’un monde sans patriarcat, sans capitalisme et sans domination coloniale, qu’on vous invite du jeudi 11 au dimanche 14 septembre 2025 à Bâle et qu’on souhaite vivement que ce congrès, ainsi que les idées et connexions qui en découlent, ne soient que le début d’un graaaaand réseau féministe. 

Bises très très cordiales,

L’équipe d’orga